La concurrence est rude sur les marchés des réformes laitières
Le manque d’offre maintient difficilement les prix des réformes laitières françaises, les plus chères d’Europe.
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« En cinq ans, le nombre de vaches laitières au 1er juin a baissé de 8 %, soit –295 000 vaches. » C’est le bilan tiré par l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa note de conjoncture publiée le 19 juillet 2023. Avec 3,365 millions de têtes au 1er juin 2023, l'effectif est inférieur de 2,4 % à celui de 2022. « Le recul des entrées de génisses constitue le principal moteur de la baisse », explique le rapport. Sur douze mois glissants, elles ont reculé de 7 %. « En plus de la décapitalisation, la France utilise moins de génisses de renouvellement. De nouvelles vaches ne viennent pas combler les sorties de réformes des troupeaux », précise Baptiste Buczinski, agroéconomiste pour la filière de la viande bovine à l’Idele.
En toute logique, les abattages de vaches laitières suivent cette tendance baissière. Ils se replient de 5 % sur un an entre le 12 juin et le 9 juillet 2023. « La conjoncture laitière jusqu'ici plutôt favorable s'est ajoutée aux effets de la décapitalisation. Le disponible à abattre est très réduit », analyse l’expert. En mai 2023, le prix du lait standard était en moyenne de 449 €/1000 litres, soit 22 % plus élevé que l’année précédente. Ainsi, les éleveurs préfèrent garder les mères en lactation le plus longtemps possible.
Poussés à importer
La diminution de l'offre observée depuis plusieurs années se répercute sur les cotations. « Les prix des réformes laitières ont tendance à mieux résister en France que dans le reste de l’Europe », souligne Baptiste Buczinski. Les animaux mieux conformés tirent les cours vers le haut. Sous la pression des pays européens voisins, la cotation de la vache O a perdu 6 centimes en juin 2023, pour s'établir à 4,87 €/kg de carcasse. Cela reste toutefois supérieur de 44 % à la même référence en 2021. « Les tarifs sur le marché allemand, par exemple, diminuent beaucoup plus rapidement qu’en France, poursuit Baptiste Buczinski. De plus, l’Allemagne a des disponibilités à l’exportation, puisque sa consommation interne se maintient moins que la nôtre. »
Cette compétition sur les prix encourage les importations françaises.Elles ont augmenté de 2 % sur un an en cumul de janvier à avril. À l’inverse, les exportations se replient de 22 % à 2022 pour la même période, « faute de disponibilités françaises », indique l'Idele. Il est à noter que ces échanges sont impactés par les dédouanements réalisés par les opérateurs néerlandais, qui importent de la viande britannique en passant par la France.
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